À partir du moment où une décision de justice, sinon un acte, acquièrent force exécutoire, la personne envers qui l’écrit met à charge une obligation, et notamment l’oblige à réaliser un paiement, est tenu d’accomplir celle-ci, sous peine de s’exposer à des mesures de saisie, sauf à obtenir un délai de grâce.
Le délai de grâce est une autorisation donnée par le juge à un débiteur, qui permet de reporter le terme d’une dette ou d’obtenir un échelonnement des délais de paiement d’une dette normalement due, tout en fixant les modalités de paiement du report.
Des modalités accessoires peuvent en effet accompagner le délai de grâce, et prendre la forme d’une réduction sinon d’une suppression des majorations et des intérêts de retard.
En tout état de cause, le délai de grâce est accordé au débiteur, uniquement pour une dette de nature monétaire, pour une durée maximale de deux ans.
Le délai de grâce est accordé par décision du juge à l’origine de la condamnation, du juge de l’exécution ou du juge des référés en cas d’urgence, par appréciation de la situation du débiteur et du créancier. Ainsi, lorsque la dette est modérée et que le débiteur de bonne foi rencontre des difficultés indépendantes de sa volonté ne lui permettant pas le paiement, le magistrat peut accorder un délai de grâce, s’il ne met pas en difficulté le créancier en aggravant sa situation économique.
En cas de refus, le juge doit justifier celui-ci.
Chaque débiteur est en mesure de demander le bénéfice d’un délai de grâce, à condition de justifier d’une décision exécutoire l’obligeant à paiement, comme un jugement, un titre exécutoire délivré par Commissaire de justice, un acte notarié revêtu de la forme exécutoire, un accord de conciliation, etc.
Sont toutefois automatiquement exclues du bénéfice du délai de grâce les dettes qui relèvent des catégories suivantes :
Lorsqu’un délai de grâce est accordé au débiteur, celui-ci ne peut plus faire l’objet de poursuites judiciaires concernant l’accomplissement de son obligation, et les procédures d’exécution en cours, comme les saisies (saisie mobilière ou immobilière, saisie-attribution sur compte bancaire, saisie sur salaire, etc.), sont également suspendues.
Par ailleurs, l’obtention d’un délai de grâce n'entraîne pas d'inscription au Fichier National des Incidents de Remboursement des crédits aux particuliers (FICP).